jeudi, avril 06, 2006

TRAVAUX MEDITATIF.1992.1993.






- C'est seulement par la force morale du receuillement que le monde peu s'unir.-
La série des travaux méditatifs commence sur cette maxime que j'avais accrochée au dessus de la porte de mon atelier des bords de Seine c'était en février 1992,il faisait froid , mais je ne m'en souciais pas , j'avais d'autres préoccupations. Je voulais disparaître ,j'étais décidé à lâcher tous les ponts. J'aurais pu partir pour voyager, mais je m'étais décidé à rester planté dans cet atelier qui me plaisait sommes toute assez. Ca ma pris d'un coup, j'ai commencé par peindre de nuit, sans allumer la lumière, je peignais quasiment dans le noir, je ne voyais pas ce que je peignais, je peignais ou dessinais des figures. Dans le noir je ne distinguais que le support blanc qui me servait de toile. Je trouvais une certaine serennité en travaillant ainsi de nuit , sans rien voir de ce que je produisais, j'éprouvais un véritable plaisir à ne rien voir et à dessiner dans le noir, c'était un sentiment d'apaisement.

J'ai fini par croire que j'étais sur la bonne voie, quand j'ai pu distinguer, en pleine nuit les formes que je dessinais, c'était un peu comme si j'étais devenu voyant.Au matin, en plein jour, le résultat n'était pourtant pas vraiment encourageant, mais ce n'était pas pour me géner, j'avais trouver une nouvelle façon de renouer avec la peinture, après le geste extrêmement physique que necessitait la création des grands toiles sur sable, je me retrouvais dans une posture qui était située presque à l'opposé; j'avais le sentiment de rentrer dans une nouvelle manière de faire qui réclamait de moi des aptitudes qui ne m'étaient pas données au départ; je devais les apprendre. Le sentiment que j'avais à ce moment, c'était celui de faire passer mon corps à travers le trou d'une aiguille, c'était un exercice de patience mais aussi un exercice difficile, qui demandait une sorte de dépouillement. J'ai travaillé sur les travaux méditatifs environs huit mois et peut être plus. Les deux premiers mois je travailais dans le noir.Pendant plus de trois mois j'ai ensuite travaillé dans la pénombre. Puis j'ai fini par travaillé les portraits en plein jour. Je suis également passé progressivement de l'acrylique à la peinture à l'huile.

J'ai réalisé des centaines d'esquisses. J'en ai très peu gardées. J'ai conservé seulement une série symbolique de ces portraits.Les portraits réalisés en plein jour ont fini par donner naissance paradoxalement à des portraits blancs, je ne peignais progressivement que blanc sur blanc. J'ai arreté la série des portraits , car j'avais la sensation de masphyxier. L'exercice auquel je m'étais astreint m'avait permis de faire reculer les limites de mon champs de perception de la peinture .En travaillant sur ce registre( en aveugle au début) , j'avais voulu casser mon regard devenu trop résistant .

- Lorsque le peintre devint temporairement aveugle, il doit davantage tirer l'âme des choses qui sont à sa portée.Comme l'âme demeure cachée, le peintre doit se fondre intérieurement dans l'âme cachée des choses La recher.che menée n'a pas pour but de parvenir à la maîtrise de la peinture, mais bien plutôt d'observer le lieu sensible ou elle peut émerger.de rentrer dans le lieu secret ou elle se fabrique .- Extraits des etudes de passage- texte inédit.

.


Aucun commentaire: