dimanche, décembre 03, 2006

UN ARTICLE DE LAURENCE D'IST.

UN ARTICLE DE LAURENCE D'IST A PARAITRE EN JANVIER DANS LA REVUE DECOUVRIR.

J'en donne ici la version qu'elle ma envoyé par e mail, j'imagine que ce sera la version qui paraîtra dans la revue .

Un des derniers dadaïstes, Jean Starck

Quand il ne peint pas, Jean Starck archive ses mémoires et ses œuvres sur ses blogs. Une quinzaine, depuis qu’il a commencé à alimenter ses journaux en ligne il y a presque un an*.

Visage rond, crâne rasé, il a un visage particulier qu’il est difficile d’oublier. Le menton en avant, les lèvres fines. Ses yeux se fendent d’un éclat rieur.
Sa voix est calme, ses paroles fondent en sourires.

Il peint sous une tente, montée à l’extérieur de son atelier. La glycéro sent trop fort pour l’intérieur, précise-t-il.
Dans sa maison, les œuvres sur toile et sur planche de bois occupent la moitié de l’espace.
Une table, un lit, un bureau avec son ordinateur portable, quelques étagères, une chaîne hi-fi complètent la pièce. Au-dessus de l’évier, une cage ouverte où deux perruches dorment blotties. Preuve qu’un chez soi est aussi important que la liberté.

C’est ce que Jean Starck comprend dans les années 1970, où il fait très jeune l’expérience de la vie en communauté. Il se rend compte qu’il n’est pas facile tous les jours de dépendre matériellement du squatte.
Il accompagne les communautés d’artistes dans les lieux qu’elles investissent après chaque expulsion.
Il y crée son atelier, mais n’y vit pas. Il partage la culture underground. Il en est un des acteurs historiques. Ses performances sont des spectacles, des rites initiatiques pour les générations de la contre culture.

L’aventure débute dans les années 1980. Avec une poignée d’amis, il crée le mouvement de la Transmigration. Ils sont poète, peintre, comédien et tous pratiquent la méditation. Leur approche à la création est une quête du Soi – le satori - associée à une démarche frondeuse et humoristique. L’esprit Dada est là.

DADA : Opposés à la première guerre mondiale, les dadaïstes (d’horizons et de pratiques différentes) se retrouvent en pays neutre, à Zurich.
Le premier mouvement de contre culture est né. Les nouveaux symboles de « Beauté » sont issus des biens de consommations : : objets manufacturés, magazines et rebus de ces productions. Les disciplines se mêlent : peinture, sculpture, théâtre participent d’un même spectacle qui se termine souvent en bagarre générale.

Puis Jean Starck rallie le groupe Artcloche, le plus célèbre, où des personnalités aussi diverses que l’humoriste Coluche, l’artiste conceptuel Joseph Beuys, Philippe de Gaulle (le fils du Général), le commissaire priseur Cornette de Saint Cyr, soutiennent les positions du groupe. Les œuvres du « vrai faux musée post-dadaïste » sont vendues aux enchères. Une manière de court-circuiter le marché des galeries parisiennes. Les performances sont médiatisées ; télévisions et photos-reporters y assistent.

L’œuvre peint de Jean Starck est protéiforme et arborescent à la manière de ses blogs.

Certaines œuvres témoignent de ses voyages introspectifs pour atteindre « le degré zéro de la peinture ». Cela donne naissance à la série des Cosmologies, des Mandalas, des animaux et signes pariétaux.

Parallèlement, il poursuit une œuvre post-moderne, où se mêlent des pratiques d’échanges avec le groupe. Le « squatting », par exemple, consiste à prendre un bout de l’œuvre d’un autre et l’intégrer à son travail. A l’époque d’Artcloche, les célébrités de passages participent à ces œuvres collectives.

Puis les écritures se mêlent. Dans les années 1990, avec la série des Nouvelles visions, Jean Starck revisite les formes originelles et puise dans ce qu’il aime : la peinture de Gauguin, de Jean Dubuffet, de Léonard de Vinci, du Moyen-Age.

Il utilise ces références de manière si fréquentes, que depuis 2000 ses séries de peinture s’intitulent Assemblages. Il recycle ses œuvres anciennes, notamment celles d’Artcloche. Elles forment la base d’une longue série de portraits et d’autoportraits.

Sur ces peintures chargées de passé, il dessine le contour de ses figures d’un geste synthétique. Ses couleurs sont chaudes. Les œuvres de Jean Starck sont joyeuses et singulières.

Electron libre de la scène artistique, l’artiste voyage. Il a visité la peinture pour saisir le geste pur et originel. Il lui fallait découvrir la culture de ses maîtres à penser.
Il revient d’un long séjour en Chine. Et devinez, ce qu’il y a créé : un tas DADA. L’esprit frondeur exposé dans les rues du pays du Soleil Levant !
Jean Starck s’est-il assagit ?



Laurence d’Ist
Historienne d’art



* Blog : site web personnel où le blogueur s’exprime selon la périodicité de son choix.

blog référençant tous les autres :
http://monsite.wanadoo.fr/starckartunderground


.En posant cet article ici , je vais l'utiliser comme point de repère , car j'ai commencé à mettre ce blog que vous lisez sur papier avec trois autre , cela forme un début de catalogue (300pages) comprenant mes travaux 79-2006,mes travaux récents, mes performances, et certains écrits. Je procéde par étapes, le blog mis sur papier est assez intéressant.J'ai commencé par réduire les faux espacements à recadrer certaines photos, je n'ai pas fini, je dois placer d'autres photos de meilleures définitions en certains endroits et éliminer les nombreuses coquilles et fautes d'ortographes qui balisent encore ces blogs.